Après une chute de 11 % des transferts d’entreprises au premier semestre 2023, une reprise a été constatée au second semestre, avec une augmentation de 20 % du nombre de transactions (Étude « Régions & Transmission : 8ème édition – 2023 publication avril 2024 par In Extenso Finance / Epsilon Research).
Olivia Grégoire, ministre chargée des entreprises, estime que 400 000 entreprises devront être reprises dans les dix prochaines années, dont 25 % sont dirigées par des personnes de plus de 60 ans (Salon Go Entrepreneurs, avril 2024).
Le processus de transmission d’entreprise doit répondre à des enjeux multiples : il s’agit d’assurer la pérennité de l’activité, de respecter un cadre juridique et de faciliter une transition harmonieuse entre le cédant et le repreneur.
Dans cet article, nous reviendrons sur le cadre juridique d’un transfert d’entreprise et détaillerons les principales étapes du processus.
Il est courant d’utiliser les termes “cession” et “transmission” de manière interchangeable, mais en réalité, ils renvoient à des concepts juridiques distincts.
La cession d’entreprise implique un transfert à titre onéreux, c’est-à-dire moyennant un prix. En revanche, la transmission d’entreprise se réalise à titre gratuit, comme dans le cadre d’une donation ou d’une succession.
Ainsi, selon la nature du transfert, les conséquences fiscales diffèrent significativement.
La cession d’une entreprise peut s’effectuer de deux manières principales, selon que l’activité est exercée sous forme d’entreprise individuelle ou via une société (SARL, SAS, etc.) :
– Dans le cas d’une société, la cession peut porter sur les parts sociales, les actions ou directement sur le fonds de commerce.
– Dans le cas d’une entreprise individuelle, elle prend la forme d’une cession de fonds de commerce, de fonds artisanal, libéral, ou autre, selon la nature de l’activité exercée.
La transmission d’une entreprise, quant à elle, se divise principalement en deux catégories :
1. Transmission par succession : après le décès du propriétaire, l’entreprise est transmise aux héritiers.
2. Transmission par donation ou donation-partage : dans ce cas, l’entrepreneur transfère son entreprise de son vivant, généralement à des membres de sa famille.
La transmission ou la cession d’entreprise désigne donc l’ensemble des processus par lesquels une entreprise change de propriétaire, que ce soit par vente, donation, succession, fusion/acquisition ou transformation de son fonds de commerce.
Selon l’étude nationale de la CCI, les motivations d’un transfert d’entreprise sont variés :
– 55 % des propriétaires souhaitent céder leur entreprise en raison de leur départ à la retraite,
– 14 % évoquent leur lassitude,
– 11 % veulent rajeunir leur entreprise,
– 17 % souhaitent se lancer dans d’autres projets.
En revanche, 44 % des cédants redoutent de ne pas trouver de repreneur (Le Mois de la Transmission-Reprise d’entreprise | CCI – Chambre de commerce et d’industrie).